Et ce n'est pas seulement la biodiversité qui
est en danger, mais tout un écosystème à l'échelle planétaire : c'est le poumon de la
Terre que l'homme est en train de détruire. Prenons l'exemple de l'année 1997, où 10
millions d'hectares (l'équivalent d'un cinquième de la France) sont partis en fumée
dans l'archipel indonésien ! Qui est derrière le déboisement massif de la forêt
tropicale, et comment peut-on agir pour la protéger ? Dans de nombreux cas, les paysans qui vont travailler en forêt ont été dépossédés de leur terres par la contrainte en raison de l'extension abusive des grandes propriétés, ou pour permettre la mise en oeuvre de projets industriels, et ils n'ont pas d'autres possibilités que d'exploiter la forêt s'ils veulent survivre. Une des causes majeures du problème est l'accès illégal à la propriété. Au Brésil, où 42% sont des grandes exploitation (Latifundia) appartenant à 1% de la population, des paysans pauvres sont expropriés des terres qu'ils exploitent par la violence, quelquefois même tués (à Eldorado de Carajas, plusieurs paysans sans terre ont été exécutées à bout portant ou massacrées avec leurs propres outils de travail par des hommes payés par les 'fazendeiros', les grands propriétaires de la région). Pourtant, les sols fertiles ne manquent pas: si l'on partageait les grands domaines du sud, il y aurait assez de terrain pour tout le monde sans qu'il soit besoin de cultiver l'Amazonie (dans les latifundia, des milliers d'hectares restent en friche). Mais plutôt que d'instituer une réforme foncière, beaucoup de gouvernements de PVD ont préféré utiliser les forêts comme « dépotoir » pour les paysans sans terre. Depuis le milieu des années 60, le
gouvernement brésilien a activement favorisé la colonisation l'Amazonie en propageant le
slogan: « une terre sans hommes pour des hommes sans terre ». Mais en dépit de la
promesse qu'on leur a faite d'un bon terrain approprié, les colons on souvent été
réduits à la pénurie en raison de la faible fertilité des sols. En Amérique Centrale, la plus grande partie de la viande de boeuf est exportée vers l'Amérique du Nord, mais cette viande étant maigre pour le goût, elle est surtout utilisée pour fabriquer des hamburgers ou des produits surgelés. Mais ce commerce a très peu contribué à l'amélioration du sort des pauvres qui ne peuvent s'offrir le luxe de manger du boeuf. Selon la loi brésilienne, quiconque déboise une zone forestière peut revendiquer le terrain pour lui. Ainsi, en moins d'un demi-siècle, l'Amazonie brésilienne a déjà perdu l'équivalent de la superficie de la France de forêt, partie en fumée pour faire place à de grandes exploitations d'élevage extensif, à très faible rendement. Par ailleurs, le bassin Amazonien, très riche
en minéraux, attire par ailleurs les compagnies minières qui se montrent très peu
scrupuleuses envers l'environnement et utilisent le bois comme source
d'énergie. La forêt doit aussi affronter depuis peu un péril supplémentaire :
l'expansion fulgurante du soja, dont le Brésil est le deuxième producteur et exportateur
mondial. En 1998, Citibank a signé 36 contrats
d'une valeur de 2 milliards de dollars, se placant ainsi comme le financier majeur à
favoriser la coupe à blanc, l'exploitation minière et pétrolifère dans les
écosystèmes fragiles. Ces banques se font du profit aux dépens des droits humains et de
l'environnement. Au Brésil, la colonisation fait partie d'une
stratégie générale visant à ouvrir les forêts à l'exploitation commerciale et à
intégrer les habitants. Des milliers d'hectares ont été dégagés pour y installer des
plantations ou les transformer en pâturages; les arbres ont étés débités ou mis en
pièce par des explosions de mines. Les forêts tropicales recèlent des quantités
importantes de minerais et de pétrole, et les projets d'exploitation de ces ressources ne
cessent de croitre. Pour fournir de l'énergie pour la métallurgie, il a fallu abattre
une quantité considérable de bois (jusqu'à 10 000 km2 par ans pour certaines de mines
gigantesques d'Amazonie ou l'on découvert de l'uranium, des diamants et de l'étain).
Pour obtenir l'énergie nécessaire au développement économique, des barrages ont été
construits, engloutissant des km2 de forêts sous les eaux. Le plus important d'entre eux étant le Programme pilote de conservation de la forêt tropicale brésilienne, financé à hauteur de 340 millions de dollars par les pays du G7 et l'Union européenne. Selon les projections des scientifiques, si les chantiers prévus sont effectivement menés à leur terme, le rythme de déforestation entraînera, dans le scénario le plus optimiste, la destruction de 28 % de la forêt amazonienne brésilienne. Au total, quelque 6 000 kilomètres de routes, carrossables tout au long de l'année, devront servir de support à la relance de la colonisation dans la région. La construction de barrages hydroélectriques, l'aménagement de voies fluviales et l'installation de gazoducs complètent un plan directeur élaboré en comptant sur une participation déterminante des capitaux privés. Pour se rendre compte de l'impact de la construction d'une route dans la forêt tropicale, prenons l'exemple de la BR-364, ouverte en 1982, qui traverse l'Etat de Rondônia, en Amazonie occidentale : En six ans, suite à l'intense migration qu'elle avait favorisée, 36 000 kilomètres carrés avaient disparu sous de gigantesques brûlis. Pour des raisons de rentabilité immédiate,
l'intérêt général passe en second plan. Les grandes compagnies minières, par exemple,
font ce qu'elles veulent, car leurs lobbies sont extrêmement puissants et bien
organisés, et font pression sur les gouvernements, ainsi les paysans qui sans terre
n'obtiennent pas de réponses concrètes a leur revendications. Résultat du déboisement, des millions d'habitants du Tiers-Monde sont condamnés à une existence dégradée et appauvrie, avec une très faible perspective d'amélioration. Mais pour les indigènes qui vivent dans la forêt même, les répercussions du déboisement sont encore bien pires. Cela détermine la perte de leur identité, de leur culture et de tout leur mode d'existence. Ces populations dépendent de la forêt pour leur alimentation, pour les matériaux de construction de leurs habitations, de bois de leurs instruments agricoles, les herbes de leur médecine traditionnelle, les fibres et les colorants de leurs vêtements, et le matériel de fabrication des objets de leur religion et de leur culture. Et, ce qui est tout aussi important, ils entretiennent des liens culturels profondément enracinés avec la forêt elle-même, liens qui vont bien au-delà de leur économie et qui confère un sens à leur existence. Beaucoup d'entre eux succombent à la maladie, tandis que d'autre partent à la dérive et finissent dans des taudis où ils deviennent proie de l'alcoolisme, de la prostitution et des maladies mentales. 2) CONSEQUENCES GLOBALES Par ailleurs, les forêts ont un impact majeur
sur le climat à l'échelle planétaire car elles contiennent des quantités massives
de carbone. Or le déboisement, spécialement quand la forêt est incendiée, ajoute à
l'atmosphère des quantités considérables de gaz carbonique. Ainsi, le déboisement
accroît l'effet de serre, avec des conséquences désastreuses à l'échelle
planétaire. Il semble que les forêts tropicales attirent de moins en moins l'intérêt des gouvernements des pays industrialisés ; il paraît que les gens s'émeuvent de moins en moins sur le sort de ces forêts. Les pays industrialisés connaissent une bonne croissance économique, le niveau de vie des habitants augmente d'une façon générale, pourtant beaucoup de gens préfèrent se tourner vers le profit que vers le sort d'un écosystème fragile. Les médias ne s'emploient pas à sensibiliser les esprits sur le sujet, et il est vrai que beaucoup de gens sont mal informés sur l'ampleur du désastre, ne savent pas comment agir, ou ignorent la situation actuelle de ces régions du globe. Un mode d'action efficace pour préserver la forêt est d'interdire la construction de routes, la coupe commerciale du bois, la prospection de pétrole et l'exploitation minière. Opération difficile dans des pays ou les lobbies industriels ont des moyens de pression énormes sur les gouvernements. 2) ET VOUS ? Comme l'on suggéré les ONG, on peut bien vivre en Amazonie sans tout déboiser comme le prouvent les tribus nomades qui y vivent depuis des siècles. Des projets adaptés peuvent être mis en oeuvre pour aider les paysans a utiliser intelligemment les ressources de la forêt, notamment en interdisant la coupe a blanc qui laisse peu de chances a la végétation de reprendre. D'autre part la création de réserves naturelles protégées et confiées aux indigènes pourrait être une bonne solution et ceci grâce à l'aide des pays industrialisés du G7. Dans ces même sites pourrait être développé un écotourisme au profit des communautés, améliorant leur conditions de vie et ainsi réduisant la dégradation de leur environnement. De plus, des accords comme ceux de Kyoto pourraient favoriser la préservation de la forêt, notamment en proposant aux états et aux entreprises de déduire de leur facture énergétique le carbone capturé « artificiellement », car la forêt constitue des « puits à carbone », piégeant le CO2. Chaque voix compte pour soutenir une
organisation qui vise a préserver ce temple de verdure et a défendre les peuples de la
forêt : non seulement aider financièrement, mais le participer a des pétitions et à
des manifestations est aussi une arme très efficace pour soutenir les aspirations des
opprimés contre les lobbies puissants des industriels et grands exploitants (ainsi en
1986, Rainforest Action Network a lancé un boycott contre la chaine de fast-food Burger
King, qui importait la viande de boeuf des pays d'Amérique Latine, ou les
forêts étaient transformées en pâturages, et conséquemment au boycott, les ventes de
Burger King ont baissé de 12%). Comme le disait Châteaubriant si bien avant moi « les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent » . La création de la forêt tropicale a duré des millénaires, et « Quand un arbre tombe, on l'entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit. » (proverbe africain) ; Nous n'entendons pas les craquements ou crépitement des arbres qui tombent, mais nous pouvons freiner l'hécatombe. D'autres « puits de sagesses » comme le moine Saint Bernard disait qu'« il y a plus à lire dans les forêts que dans les livres », à vous de voir quel message il voulait faire passer... « Nous n'avons pas hérité la
Terre de nos pères, nous l'empruntons a nos enfants », pensez-y ! |
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