N'y
a-t-il que les OGM pour supprimer la faim dans le monde?
Journée mondiale de
l'alimentation, l'occasion pour les partisans et les
détracteurs des OGM d'avancer leurs arguments.
Malnutrition et pauvreté,
problèmes récurrents et tragiques qui
secouent régulièrement la plus grande partie de la planète, posent un
vrai problème de société à ces populations, mais également au reste du
monde. Dans ce contexte, les OGM sont-ils une chance ou une menace?
Les pays riches de l'Occident, notamment les Etats-Unis et
l'Union Européenne n'arrivent pas à se mettre d'accord sur les OGM
et semblent avoir adopté provisoirement un statu quo sur la question.
Partout dans les pays riches, les associations antiOGM manifestent leurs
craintes et leurs désapprobations vis à vis de ces cultures
transgéniques. Le débat n'épargne pas les autres continents et notamment
les pays d'Asie qui se sentent au coeur de la tourmente créée par les
Organismes Génétiquement Modifiés.
Or, la situation dans ces pays, particulièrement en Chine, n'est
plus de savoir s'il faut ou s'il ne faut pas cultiver des OGM. Depuis
les années 80, le gouvernement chinois a fait le choix des cultures
génétiquement modifiées, en commençant par le coton transgénique. Depuis
1997, Pékin a autorisé la mise en circulation de plus 100 produits
génétiquement modifiées, le double de ce qui est autorisé aux
Etats-Unis. Et actuellement, les autorités chinoises ne voudraient pas
laisser passer l'opportunité qui se présente avec le riz génétiquement modifié.
La Chine,
d'une part, doit résoudre son problème
d'autosuffisance alimentaire et d'autre part, son entrée dans l'OMC lui
fait craindre une perte de compétitivité par rapport aux produits venant
de l'Occident et de devenir à nouveau dépendante de l'Occident pour les
biotechnologies comme elle l'a été au siècle précédent pour les autres technologies.
Les autorités chinoises comme les producteurs locaux de coton
savent que la culture du coton transgénique a changé leurs pratiques
culturales. Elle a permis l'abandon des pesticides qui étaient très
utilisés en culture conventionnelle pour combattre une sorte de
charançon qui détruisait leur récolte. Ces pesticides, s'ils étaient
efficaces sur les cultures n'étaient pas sans effets secondaires sur la
santé des personnes en contact régulier avec les pesticides. De bonnes
récoltes garanties par les OGM, permettraient l'abandon des pesticides
et assureraient également une vie descente aux familles qui travaillent
la terre et qui actuellement survivent difficilement et n'hésitent pas à
se révolter contre l'Etat.
Dans les autres pays
asiatiques, la question des OGM semble très
liée au choix fait par la Chine. En Thaïlande,
les pouvoirs publics sont
confrontés à une réalité ambivalente. Les paysans demandent avec
insistance au gouvernement d'autoriser à nouveau la culture des OGM,
notamment celle du riz transgénique. Mais les autorités hésitent parce
qu'elles doivent composer avec d'autres petits producteurs de riz de la
région qui craignent de perdre leur production locale spécifique si le
riz transgénique est cultivé en Thaïlande. Le gouvernement thaï doit
également faire face d'une part, aux mouvements écologiques et d'autre
part à son voisin chinois qui, en adoptant le riz transgénique risque de
déséquilibrer le marché régional si ce n'est le marché mondial du riz.
En septembre, des manifestations contre les OGM ont été organisées dans le pays.
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