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Libération Par Matthieu ECOIFFIER vendredi 17 janvier 2003 ls ne savent pas où ils vont, mais ils se sont déterminés à agir. 6 heures du matin, hier, un étrange commando est réuni au Canon, un bistrot de la place de la Nation à Paris. L'action a été préparée dans la plus grande discrétion avec des téléphones portables. Seul l'objectif est connu de tous. Aller arracher des plants transgéniques expérimentaux dans un champ. Par solidarité avec José Bové qui risque de retourner le 29 janvier en prison pour des faits similaires. Au zinc, il y a les comédiens Christophe Malavoy, Philippe Torreton et Benoît Delepine de Canal +. Assis au fond c'est Anémone et Lambert Wilson. Robert Guédiguian discute avec Noël Mamère, le député vert de Gironde, et Harlem Désir eurodéputé (PS). «C'est très tôt», lâche Mgr Gaillot, peu adepte des matines. Tous ont formé un collectif anti-OGM d'un jour. Greenpeace, Attac, Droits Devant ! et la Confédération paysanne ont fourni la logistique, loué les minibus et déjoué les RG. «Transgression». L'enjeu de cet arrachage symbolique n'a rien de léger. Le moratoire européen sur les organismes génétiques modifiés est de plus en plus menacé (lire ci-contre). D'où la nécessité d'opérer une nouvelle «transgression citoyenne». «Légitime», selon le collectif, mais illégale. «Ils seront obligés de nous inculper comme Bové. Sinon ça prouvera qu'il y a deux poids, deux mesures. J'adore les chahuts de groupe», se chauffe Anémone. Très documentée, l'actrice briefe ses collègues. «Autoriser les OGM revient à interdire l'agriculture biologique. Car elles se baladent, ces bébêtes. On en a retrouvé au Mexique à 600 bornes de leur lieu de plantation. C'est de la science de cowboy.» «J'aimerais connaître les labos pour visualiser l'ennemi», note Malavoy. «Avec les OGM, ils s'arrogent une totale exclusivité, c'est faustien», dénonce Lambert Wilson. 6 h 55. L'information tombe. «On va à 200 bornes, dans la Marne», annonce Yannick Jadot, directeur des campagnes Greenpeace. 7 heures, départ du cortège. Dans les minibus, la plupart se rendorment. 9 h 30, des champs apparaissent à perte de vue après le village de Maury-Sur-Marne. «C'est des épinards ?» demande Anémone. «Non, du bébé colza», corrige un paysan de la Confédération. 10 heures, l'heure du «départ sur la cible», comme indique la feuille de route. Toujours pas une voiture de gendarmes à l'horizon. Une agricultrice distribue des protège-chaussures en plastique. Deux maires du coin en écharpe tricolore se sont joints à la troupe. «J'ai pris un arrêté d'interdiction de plantation d'OGM sur le territoire de la commune, mais il a été retoqué au contrôle de légalité de la préfecture», explique Jean-Paul Simonnot, maire de Montépreux. «Tu connais la parcelle ?» interroge son collègue. La voilà enfin. Elle est
cultivée par le Cetiom (Centre technique |
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