Cette actualité a été publiée le 15/10/2009 à 19h25 par Michel WALTER.
Information transmise par Michel
La découverte de plusieurs kilos de plutonium non répertoriés sur un site du Commissariat à l'énergie atomique, après la diffusion d'un documentaire montrant des tonnes d'uranium appauvri français stockées en Sibérie, jette le doute sur la capacité de l'industrie à gérer ses déchets, estimaient jeudi 15 octobre les écologistes. "Alors que le stockage de déchets nucléaires français en Russie défraie la chronique, Greenpeace accuse Areva et le Commissariat à l'énergie atomique d'être incapables de gérer le plutonium, matière dangereuse issue de l'activité des réacteurs nucléaires", a déclaré Greenpeace dans un communiqué jeudi.
L'association rapproche les deux affaires sous l'appellation "déchets nucléaires", ce que conteste l'industrie nucléaire, pour qui la notion de déchets recouvre les produits radioactifs promis à un stockage définitif, tandis que le reste, des "matières" irradiées sorties des réacteurs, est entreposé en attendant un éventuel retraitement futur.
A Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, 22 kg de plutonium ont été découverts, au lieu des 8 kg estimés, dans un atelier en cours de démantèlement, et selon le CEA, la quantité totale pourrait s'élever à "près de 39 kg". "En clair, cela signifie qu'Areva et le CEA reconnaissent leur incapacité à gérer leur plutonium qu'ils laissent traîner par kilos, alors qu'il s'agit d'une matière si dangereuse qu'elle doit être réglementairement mesurée au gramme près", commente Yannick Rousselet de Greenpace France. "Comment est-il imaginable qu'on
découvre dans un vieil atelier fermé depuis six ans de quoi faire environ cinq bombes nucléaires ?"
Selon le gendarme du nucléaire, "la sous-estimation de la quantité de plutonium a conduit à réduire fortement les marges de sécurité" destinées à prévenir un éventuel accident. "Les conséquences potentielles pour les travailleurs peuvent être importantes."
"L'exigence de transparence doit être absolue en matière de sûreté nucléaire", a souligné le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo. "M. Borloo se ridiculise en demandant une enquête ou la transparence à chaque affaire", estime le réseau Sortir du nucléaire, qui "accuse les autorités françaises d'être manipulées par l'industrie nucléaire".
Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'écologie, a réclamé à EDF "la transparence" sur le stockage à ciel ouvert en Sibérie depuis les années 1980 de matières radioactives issues du parc nucléaire français. Pour Corinne Lepage, ancienne ministre de l'environnement, la demande de Mme Jouanno vise à "amuser la galerie" sans répondre aux questions de fond.
Appelant de ses voeux un "vrai débat public" sur la filière nucléaire, la vice-présidente du MoDem juge qu'"on a besoin d'une vraie évaluation coût-avantage dans tous les domaines : économique, financier, écologique, social".
LEMONDE.FR
Désolé! Pas de lien transmis par Revue de presse
Lire tous les commentaires (1) - Laisser un commentaire sur cette actualité
Communiqué de Robin des Bois
Objet : Uranium appauvri
le 12 octobre 2009
Déchets nucléaires : rien de neuf
Les "révélations" sur un trafic d'uranium appauvri issu du retraitement à l'usine de La Hague entre la France et la Russie qui font l'actualité du jour n'apportent rien de nouveau.
En vérité, ce trafic entre la France et la Russie existe depuis le début des années 70. Il a été révélé au très grand jour et à l'opinion internationale grâce à l'intervention de deux membres du mouvement Greenpeace le 26 août 1984, vingt quatre heures après le naufrage en mer du Nord du Montlouis transportant 400 tonnes d'uranium appauvri entre le Havre et le port alors russe de Riga.
Le scandale a alors fait le tour du monde et les unes de tous les journaux y compris français pendant plusieurs semaines, le temps nécessaire à la récupération dans l'épave des fûts qui ne s'en étaient pas échappés.
Les explications fournies par les opérateurs étaient exactement les mêmes qu'aujourd'hui mais l'affaire avait fait un bruit énorme ; survenant en pleine guerre froide elle éclairait d'un jour inattendu et coopératif les relations entre la France et la Russie et des accointances sur les matériaux fissiles qui n'ont jamais été remises en cause.
Jacky Bonnemains
Président de Robin des Bois et campaigner nucléaire de Greenpeace en 1984.
Robin des Bois