Cette actualité a été publiée le 13/05/2010 à 19h06 par Apache.
Déclaration du Père spiritain Jean-Yves Urfié, suite à l'annonce de la distribution d'intrants Monsanto aux paysans haïtiens
Document repris par AlterPresse le 12 mai 2010
Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a fait des heureux.
La multinationale Monsanto va « offrir » aux paysans haïtiens un cadeau empoisonné : 475 tonnes de semences O.G.M., sans compter leurs engrais et pesticides, qui seront distribués gratuitement par le projet WINNER, soutenu par l'ambassade américaine. On croit rêver.
1. Les Haïtiens savent-ils que c'est Monsanto qui fabriquait le défoliant, dit « agent orange », utilisé par les bombardiers américains pendant la guerre du Vietnam, et qui a empoisonné tant de soldats américains et de civils vietnamiens ?
2. Les Haïtiens savent-ils que ces semences sont rejetées comme dangereuses dans beaucoup de pays ?
Elles viennent souvent en kit où les semences sont accompagnées d'un herbicide de Monsanto appelé « Roundup », qui contient du glyphosate.
Dans ma Bretagne natale, ce produit chimique est dénoncé comme polluant les nappes phréatiques.
Comble d'imposture, Monsanto présente le « Roundup » comme biodégradable.
Ce qui lui vaut un procès intenté par le service de répression des fraudes de Lyon.
3. Aux U.S.A., une agence fédérale veille sur les questions d'environnement : l'E.P.A. (Environmental Protection Agency).
Or, une ancienne dirigeante de Monsanto, Linda Fischer, vient d'être nommée directrice de l'E.P.A.
C'est comme si on mettait une chatte à veiller sur la santé des souris !
4. Monsanto a déjà commencé à distribuer des semences O.G.M. de maïs dans les régions de Gonaïves, Kenscoff, Pétion-Ville, Cabaret, Arcahaie, Croix-des-Bouquets et Mirebalais.
Bientôt, il n'y aura plus que des semences Monsanto en Haïti.
Adieu l'indépendance agricole !
Au Brésil, Monsanto vient d'investir 550 millions de dollars pour fabriquer sur place son dangereux herbicide Roundup, dans le nord-est de l'Etat de Bahia.
Heureusement, ce pays semble résister à la multinationale.
5. Monsanto présente ce « don » aux paysans haïtiens comme une aide généreuse.
Mais, pour avoir le droit de resemer après, il faudra payer chaque fois des droits à Monsanto.
Signalons que le directeur des opérations en Haïti n'est autre que Jean-Robert Estimé, un ancien ministre des affaires étrangères de Duvalier.
Monsanto + Duvalier : un beau duo !
Rennes, le 10 mai 2010, anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France
*Ancien professeur de chimie au Collège Saint Martial, Port-au-Prince (Haïti)
Source : www.alterpresse.org
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