Cette actualité a été publiée le 08/07/2009 à 17h15 par Michel WALTER.
L'AQUILA (Italie) - Renoncer à un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 équivaut à "un suicide écologique", a estimé mercredi le climatologue français Jean Jouzel, vice-président du Groupe international d'experts sur le climat (GIEC).
"C'est un suicide écologique. Pour garder de bonnes chances de limiter le réchauffement global à 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels (fin 18è siècle), il faut au moins diviser les émissions mondiales par deux d'ici 2050 et plus sûrement par trois", par rapport à 1990, rappelle-t-il.
"Y renoncer, c'est un pas en arrière inimaginable du point de vue des climatologues", a insisté M. Jouzel, joint au téléphone en marge du sommet du G8 et de celui du Forum des principales économies (MEF).
Le MEF a revu ses ambitions à la baisse et renoncé, dans le projet de déclaration finale qui sera publié jeudi, à s'engager sur une division par deux des émissions mondiales d'ici 2050.
Pour Jean Jouzel, "s'engager sur une hausse maximale de 2°C des températures mondiales sans fixer d'objectifs de réduction n'a aucune cohérence".
"Le fossé s'élargit entre les scientifiques du GIEC et les politiques", a-t-il regretté.
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC, IPCC en anglais), mandaté par l'ONU pour éclairer la décision politique sur le climat, a été récompensé par le Prix Nobel de la Paix 2007.
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